Aucun quartier n’est champion des logements sociaux

Réponse à l’article Champion des logements sociaux, publié dans le  Journal de Montréal, lundi le 16 novembre 2015: http://www.journaldemontreal.com/2015/11/16/champion-des-logements-sociaux

Cette semaine, Monsieur Ménard s’est lancé des fleurs dans certains médias suite aux politiques en matière de logement social dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.  Au comité B.A.I.L.S., nous savons que sur le terrain, la réalité est toute autre.

En neuf ans, seulement une coopérative a vu le jour dans Hochelaga-Maisonneuve. Sur les 1722 logements sociaux construits ou en voie de construction promis pour notre arrondissement, c’est 632 unités qui ont été réellement développées dans notre quartier entre 2002 et 2015. Si l’on tient compte des dizaines de personnes qui viennent nous voir à chaque semaine, ce chiffre est largement insuffisant.

Lorsque l’on voit les anciens lofts Moreau devenir des ateliers de luxe pour artistes, et ce malgré la grande mobilisation concernant la socialisation de cet immeuble, difficile de croire que l’arrondissement favorise réellement le logement social!

Réal Ménard cite son supposé règlement «anti-gentrification» en exemple. Ce règlement interdirait la conversion d’immeubles en copropriétés divisées et obligerait une politique d’inclusion de 15 % de logements sociaux et 15% de logements abordables aux projets de construction de plus de 100 unités.

Qu’en est-il réellement? En réalité, les propriétaires arrivent facilement à contourner ce règlement et la conversion d’immeuble continue. De plus, les projets de construction de plus de 100 unités se font rare et le 15% de logements sociaux équivaut à un nombre ridicule d’unités. Il est aussi préoccupant de constater que la majorité des logements abordables est loin de l’être pour les personnes à faible revenu. Un trois et demi à 600$, selon nous, ce n’est pas abordable.

Rappelons quelques faits

Plus de 40% des ménages payent plus de 30% de leur revenu pour se loger, des centaines de personnes attendent des années avant d’avoir un logement subventionné et des dizaines de reprises de logements sont vécus à chaque année par les locataires de Hochelaga-Maisonneuve.

M. Ménard peut se lancer des fleurs, mais on serait plutôt tenter de lui lancer le pot. L’arrondissement se doit de devenir plus proactif en matière de logement social et soutenir réellement les projets en cours de développement.

À quand un moratoire sur la construction des condos? Ce marché est complètement saturé dans Hochelaga-Maisonneuve et il ne reste présentement presque plus de terrains vacants. L’arrondissement doit avoir une réelle volonté de freiner la spéculation immobilière en expropriant les propriétaires délinquants et en forçant la ville centre de faire une réserve massive de terrain pour le logement social.

Au Comité B.A.I.L.S., nous n’attendons plus depuis longtemps après les différents partis politiques, la lutte pour le droit au logement est une lutte populaire. Exigeons les terrains et les bâtiments vacants pour du logement social et mobilisons-nous contre cette gentrification qui ravage notre quartier!

Le Comité B.A.I.L.S

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